Si ce blog est l'endroit de mes coups de coeur, c'est aussi ici que se retrouvent mes quelques coups de gueule passés. Et Alan Wake est de ceux-là.
Alan Wake est le petit dernier du studio Remedy, à qui l'on doit principalement Max Payne. Après cinq longues années d'un développement chaotique, il voit enfin le jour un beau jour de mai 2010.
Alan Wake s'annonçait être un jeu d'aventure tendant vers le thriller psychologique. Tout y était rassemblé pour faire de ce jeu, un grand jeu, une grande exclusivité. Oui mais tout ne s'est pas passé si bien. Le problème d'Alan Wake, à mon sens, c'est qu'il s'est trop longtemps cherché une identité lors de son développement. Annoncé en 2005, le jeu s'est vu maintes et maintes fois repoussé pour retravailler son contenu. Ainsi, il devait être à l'origine un jeu à monde ouvert, façon bac à sable dans lequel le joueur aurait évolué librement. Jugé incompatible avec une aventure scénarisée, le jeu s'est alors tourné vers une structure beaucoup plus linéaire.
Fort de cette nouvelle orientation, Alan Wake pouvait maintenant se concentrer sur son histoire. Inspiré ouvertement des oeuvres de Stephen King, le jeu conte les aventures d'un écrivain en panne d'inspiration qui décide de prendre quelques jours de repos dans la petite ville de Bright Falls afin de résoudre son problème. Bourgade fort sympathique, s'il en est, mais qui réservera bien des mystères au joueur.
Mais qu'est ce qui cloche alors?
Eh bien plusieurs choses mon bon ami! A commencer par la structure même du jeu: En abandonnant le concept du GTA like au profit d'une narration au centre du jeu, ce dernier se retrouve privé de quasi toute liberté. L'aventure se retrouve alors découpée en épisodes dont la construction effrayerait tout joueur allergique aux couloirs de FFXIII. Alan Wake devra en effet toujours systématiquement aller d'un point A à un point B souvent situé quelques mêtres devant lui mais dont l'accès lui sera bloqué. S'engage alors un long détour à sens unique, dont les seules bifucartions ne mèneront qu'à un thermos ou autre page de script.
Qui dit scénario et linéarité pense forcément aux scriptes, ces fameux événements qui se déclencheront toujours au même moment et pour les mêmes raisons. Et ils s'avèrent être très présents et surtout trop voyants, les mêmes mécanismes revenant souvent au cours de l'aventure. Combien de fois se retrouvera-t'on encerclé d'une dizaine d'ombres affamées, en pleine balade en forêt? Amusantes les premières fois, ces confrontations se révéleront très vite lassantes et souvent inutiles. D'autant plus que la jouabilité du titre s'avère assez balourde, Alan Wake n'est guère souple et se débarasser des quelques obstacles devient vite périlleux.
Et la peur dans tout ça?
Présenté comme un thriller psychologique, Alan Wake prend une tournure action qui fait à mon goût défaut au côté psychologique du titre. Le jeu ne met jamais mal à l'aise, la peur est quasi inexistante et les seuls moments de panique tiennent plus de l'incapacité chronique d'Alan à esquiver les ombres. Les environnements sont certes très beaux, mais trop propres pour instaurer un quelconque malaise. On est à des années d'un Silent Hill 2, summum du genre.
On doit tout jeter alors?
Par pour autant non. Comme dit plus haut, les décors en forêt sont d'une grande qualité, tout comme les effets de lumière, qui restent le coeur du gameplay. Le scénario, quant à lui, se parcourt tout de même d'une traite pour une bonne dizaine d'heures dont on retiendra quelques passages vraiment mémorables.
Au final, Alan Wake est un jeu sympathique, que l'on parcourra sans trop de difficulté, mais dont l'on attendait surement plus, surtout après cinq ans de développement. Ce "thriller psychologique" n'en est au final pas un. L'ambiance en devient presque stérile, due principalement à des mécanismes dépassés gâchant l'expérience de jeu.